Interdiction de louer des logements à consommation énergétique élevée à partir de 2034

Interdiction de louer des logements à consommation énergétique élevée à partir de 2034

Cette interdiction intervient dans une logique de lutte contre les passoires énergétiques que sont les logements à forte consommation énergétique. Entre le chauffage, la cuisine et l’isolation, de nombreux bâtiments ont été déclassés dans les derniers rangs du diagnostic de performance énergétique. On parlerait du foyer de plus de 5 millions de Français.

La nouvelle réglementation contre la consommation énergétique

Cette lutte contre les passoires énergétiques se compose de plusieurs outils qui vont vous être exposés. D’abord, le nouveau DPE plus sévère qui va contraindre à des travaux de rénovation énergétique.

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Un nouveau DPE

En 2021, le DPE avait déjà été amélioré pour devenir plus sévère. Puis, avec l’accentuation de la crise énergétique, il a été révisé en décembre 2021 avec des objectifs beaucoup plus contraignants. Seront interdits à la location, les logements suivants :

  • Classe G en 2025
  • Classe F en 2028
  • Classe E en 2034

Sachant que la classe E regroupe un quart du parc immobilier locatif français, il va falloir vite faire des travaux de rénovation énergétique si vous voulez toujours pouvoir votre logement en 2034.

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Mais, ce DPE déjà strict pourrait encore être revu en juillet 2023 pour augmenter ses critères et déclasser de nouveaux bâtiments. Les avancées technologiques et les restrictions environnementales vont augmenter pour atteindre les objectifs au plus vite.

De gros moyens financiers sont alloués chaque année à la transition énergétique et encore plus avec le plan de sobriété énergétique lancé cet hiver. Mais, les travaux de rénovations sont tellement importants qu’ils risqueraient de ne pas être terminés à temps. Ce qui vaudra des pénalités à la France, alors que le pays est déjà bien endetté.

La lutte contre les passoires énergétiques

Grâce à ce nouveau DPE doublé de l’interdiction de location, la France devrait pouvoir réduire sa consommation énergétique. Une étape cruciale dans le passage aux énergies renouvelables et la protection de l’environnement. Mais, surtout, les prix de l’énergie grimpent en flèche avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Comptez en plus l’arrêt de plus d’une vingtaine de centrales nucléaires à cause d’un défaut dans le système de refroidissement du réacteur. La France est en ce moment mal approvisionnée en énergie et elle le paye très cher.

D’où les menaces de coupures de courant et de chauffage intempestives, même en plein hiver, que ce soit en campagne ou en Île-de-France. Les bâtiments anciens qui sont mal isolés ou qui se chauffent encore au gaz sont les plus grands consommateurs d’énergie. D’où les intérêts de les interdire à la location. Ainsi, l’État encourage les propriétaires à faire des travaux de rénovation énergétique. Plusieurs aides financières sont d’ailleurs à leur disposition pour les aider. La rénovation, bien que coûteuse, vous fera remonter dans les classes et conservera votre logement.

Interdiction de louer des logements à consommation énergétique élevée à partir de 2034

Les professionnels de l’immobilier avertissent

Les professionnels du secteur de l’immobilier ne sont pas confiants dans cette rénovation. Même s’ils s’entendent sur la réduction de consommation énergétique pour les classes G et F, la classe E représenterait un objectif surréaliste.

Les logements locatifs en péril

La classe E de logements représente un quart de tous les bâtiments en location. Selon les estimations, à court terme ce sont 5 millions de Français qui seraient en manque de logement. Sachant qu’il y a actuellement une demande de logements déjà importante et des familles entassées dans des F2. Les bâtiments rénovés consommeront moins d’énergie, mais l’économie sur les charges sera répercutée sur les logements. Plus un logement est neuf et à jour dans les normes, plus sa plus-value et donc son loyer aussi.

Le coût de la rénovation sera élevé partout en France, mais à Paris, ce sont des centaines de bâtiments anciens qui ont été préservés avec leur isolation d’origine. C’est-à-dire aucune, ce sont de ce fait de véritables passoires énergétiques. En effet, les véritables responsables des fuites d’énergie, ce sont les bâtiments les moins isolés parce que vous aurez tendance à chauffer plus pour avoir de la chaleur. Or celle-ci ne reste pas longtemps, ainsi, vous utiliserez vos chauffages plus longtemps aussi.

Des travaux de rénovations trop importants

Même si les principales aides financières sont faciles à obtenir, le reste ne concerne que des prêts et certains propriétaires pourraient ne pas être en capacité de faire les travaux nécessaires. Malheureusement pour eux, la loi ne fait pas exception. Et, ce n’est pas aux locataires de faire les travaux pour l’isolation thermique de leur résidence.

Les professionnels estiment que les objectifs de 2025 et 2028 sont encore possibles, mais après, il faudrait repousser la rénovation des bâtiments classés E en 2040 pour être réaliste.

Le gouvernement de la France estime qu’en 12 ans, la moitié du parc locatif immobilier peut être rénové. Un objectif ambitieux qui entre dans le cadre des accords de la COP 27, des accords de Paris et de la transition énergétique.